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Problème :

On a dit que penser par soi-même ce n’est pas penser par ou à travers les autres mais pourtant au bout de plusieurs cours on constate que notre pensée propre n’a pas vraiment sa place ! Si je lève la main pour dire « moi je trouve/ je pense que (par exemple, la religion c’est débile, c’est une aliénation) », le professeur me dit que je ne philosophe pas, que je ne pense pas vraiment, finalement par moi-même… Alors ?

Et bien réfléchissez sur ce que peut valoir votre « moi je pense que » : avez-vous vraiment réfléchi à ce que vous dites, sérieusement, au moins une fois dans votre vie ? Vous êtes-vous demandé ce qu’est le phénomène religieux ? Avez-vous fait votre propre enquête ? Savez-vous si votre « moi » est bien le vôtre ? Réfléchissez-y : n’êtes-vous pas un individu de votre temps, n’êtes-vous pas né en un certain lieu, à une certaine époque, dans une certaine famille, etc., et cela ne pèse-t-il pas inconsciemment sur ce que vous « pensez » ? Dès lors pensez-vous vraiment par vous-même puisque vous ne savez même pas si ce vous-même est vraiment un vous-même ou un être « fait par les autres » (parents, société…) ?

Le moment où vous pensez véritablement par vous-même est le moment où vous énoncez une position, un argument, que certes vous avez forgé en vous arrêtant pour réfléchir, mais pour réfléchir vous devez justement vous démarquer de, et réfléchir à, ces pensées qui sont en vous et que vous croyez vôtres

 

Il y a ce que vous êtes subjectivement et ce que vous êtes objectivement.

Dans le premier cas vous pensez selon vos affections, selon ce que les autres vous ont fait être puisqu’il s’agit de ce que vous dites selon ce que vous avez appris, entendu, croyez, etc. C’est une manière, non pas de penser le monde, mais de le sentir. Cela est dangereux ! Cf. le racisme..

Dans le second cas vous pensez véritablement, vous n’êtes plus dans la sphère du sentir mais de la raison. C’est cette capacité que l’homme a à sa dégager du spontané, de l’immédiat, des pensées toutes faites. Cf. la démonstration mathématique : on raisonne car on passe par plusieurs étapes…

La pensée philosophique consiste donc, certes, à partir de votre vécu, de votre expérience du monde, mais vous serez obligés, pour la « valider », de la confronter à d’autres, afin de voir ce qu’elle vaut. Il y aura ainsi une valeur à votre argument, faute de démonstration. Pour cela on doit recourir à la pensée des autres qui nous permet de sortir de soi. Sortons alors les dictionnaires, les livres, écoutons les autres, etc. On ne pense donc pas, paradoxalement, par soi-même … tout seul ! Sinon on reste prisonniers de nos pensées premières qui sont peut-être sans qu’on le sache une forme d’aliénation car nous sommes alors peut-être victimes de préjugés (ce que nos parents nous ont inculqué, que ce soit explicitement ou non, etc.). C’est vraiment une entreprise de libération. Nous pensons avec les autres et non par les autres !

 

 Dans un monde ou l'on nous dicte comment penser depuis notre enfance, comment libérer notre créativité?

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